La Cantine Savoyarde Solidarité : 40 ans d’engagement au service des plus démunis

 Dans Savoyard de coeur

Depuis quatre décennies, la Cantine Savoyarde Solidarité œuvre au cœur de Chambéry pour offrir bien plus que des repas aux personnes en difficulté. Rencontre avec Thomas Brébion, Directeur, et Hervé Lecoq, Président de cette association emblématique, soutenue par la Banque de Savoie.

Pouvez-vous nous présenter brièvement vos parcours et ce qui vous a amenés à vous engager auprès de la Cantine Savoyarde ?

Hervé Lecoq : Après une carrière de directeur des ressources humaines au sein d’entreprises françaises et internationales, je me suis engagé dans le domaine associatif en arrivant en Savoie il y a plus de 10 ans. Depuis 7 ans, je suis bénévole au sein de la Cantine Savoyarde Solidarité, et j’en suis le président depuis deux assemblées générales.

Thomas Brébion : J’ai essentiellement travaillé dans des projets de développement à l’étranger, notamment au Cambodge et au Cameroun. En France, j’ai œuvré sur des projets autour du financement de l’économie sociale et solidaire, notamment chez Finansol, une association qui fédère les acteurs de la finance solidaire. J’ai également travaillé pour la Fondation Abbé Pierre à la création d’un outil de lutte contre le mal-logement (Solifap). Je suis directeur de la Cantine Savoyarde depuis bientôt 2 ans.

Quelle est la mission principale de la Cantine Savoyarde et comment fonctionne-t-elle au quotidien ?

H.L. : Notre mission est de collecter des denrées, préparer des repas et les servir aux plus démunis, en les accueillant par leur nom, leur disant bonjour, et en leur demandant une participation symbolique d’1,50€ au bout du 11e repas. Nous servons entre 350 et 400 repas par jour, ce qui représente plus de 130 000 repas par an.

T.B. : Nous fonctionnons grâce à une équipe de 10 salariés et une centaine de bénévoles qui viennent toutes les semaines. Notre restaurant est ouvert 365 jours par an, y compris les week-ends et jours fériés.

Au-delà des repas, quels autres services proposez-vous ?

T.B. : Nous avons une approche globale du « nourrir ». Cela passe par le lien social, la culture, et même la joie. Nous organisons des ateliers artistiques, des sorties culturelles avec l’espace Malraux. Nous proposons également des ateliers de sophrologie et des rencontres opportunités d’insertion professionnelle. Nous avons même développé un potager de 400 m² auquel participent nos bénéficiaires et qui a produit plus de 400 kg de légumes.

H.L. : Nous sommes également un acteur important dans la lutte contre le gaspillage alimentaire. Nous récupérons 80 à 90 tonnes de denrées par an qui, sans nous, seraient jetées.

Comment le profil des bénéficiaires a-t-il évolué ces dernières années ?

T.B. : Au début, nous accueillions surtout des hommes seuls sans domicile fixe. Aujourd’hui, nos bénéficiaires sont beaucoup plus diversifiés : des personnes en exil, des jeunes travailleurs précaires, des retraités en difficulté, des familles monoparentales… C’est un véritable miroir de la crise sociale actuelle.

Comment votre partenariat avec la Banque de Savoie s’est-il développé et quelle est son importance pour l’association ?

H.L. : Une association comme la nôtre a besoin d’être épaulée par différents acteurs : les institutions publiques qui reconnaissent notre rôle social, les citoyens qui donnent de leur temps et de leur argent, et les entreprises qui peuvent apporter un soutien sous diverses formes. La Banque de Savoie fait partie de ces partenaires essentiels.

T.B. : Notre histoire avec la Banque de Savoie remonte aux débuts de l’association. Jean Chambre, qui fut PDG de la Banque de Savoie de 1943 à 1979, avait généreusement mis à disposition notre premier local. Cette relation de confiance perdure encore aujourd’hui, puisque la Banque de Savoie continue à nous soutenir financièrement chaque année.

Un moment fort de notre partenariat a été la célébration de nos 40 ans. L’équipe de communication de la Banque de Savoie a réalisé un mécénat de compétences en consacrant près d’une semaine à l’organisation de l’événement. Cela a été un moment clé qui a renforcé notre notoriété et notre visibilité.

Comment voyez-vous l’évolution du rôle des associations comme la vôtre dans le contexte actuel

H.L. : Je pense qu’il y a une prise de conscience croissante de la place des citoyens et des associations dans la société. Les associations doivent oser dialoguer avec le monde de l’entreprise, car chacun peut apporter une grande richesse à l’autre par sa différence.

T.B. : Nous devons apprendre à pratiquer la solidarité entre acteurs associatifs, à construire des politiques cohérentes sur le plan territorial, et à nous concerter davantage avec les pouvoirs publics. L’heure des associations qui agissent chacune dans leur coin est révolue.

Avez-vous un message à adresser concernant le soutien aux associations locales ?

T.B. : Engagez-vous auprès d’une association locale qui vous parle. Que ce soit à titre personnel ou institutionnel, il y a de nombreuses façons de contribuer.

H.L. : Osez venir nous voir, osez pousser la porte de la Cantine. Vous découvrirez que nous partageons les mêmes valeurs et que chacun peut apporter beaucoup à l’autre.T.B. : En partenariat avec l’INSEEC Campus Chambéry Savoie, nous organisons d’ailleurs la première Nuit de la Solidarité le mardi 3 décembre 2024. Cette soirée promet d’être riche en émotions et en partage, rassemblant étudiants, entreprises locales et bénévoles autour d’une même cause. Un événement fédérateur auquel nous vous invitons chaleureusement à participer en réservant votre table sur : helloasso.com/associations/cantine-savoyarde-solidarite/evenements/nuit-de-la-solidarite-de-la-cantine-a-l-inseec

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