Face au handicap : transformer l’épreuve en force – Catherine, collaboratrice de la Banque de Savoie

 Dans Portraits de collaborateurs

À l’occasion de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées (SEEPH), Catherine, collaboratrice à la Banque de Savoie, partage son parcours avec nous.
À travers 6 points clés, elle témoigne de son expérience et livre un message d’espoir à ceux qui traversent des épreuves similaires. Son histoire illustre comment l’accompagnement et le soutien peuvent faire la différence face aux défis du handicap au travail.

Ne jamais renoncer

« À 49 ans, l’annonce de mon inaptitude totale et les mots « licenciement » sonnaient comme un coup de massue. J’ai refusé catégoriquement de baisser les bras. Je voulais continuer à me lever le matin pour aller travailler, c’était viscéral. Cette détermination, malgré un parcours semé d’embûches, a été le premier pas vers ma reconstruction. »

L’annonce d’une inaptitude professionnelle représente un moment de bascule particulièrement difficile, d’autant plus en milieu de carrière. Au-delà de l’impact physique, c’est toute une identité professionnelle qui est remise en question. Dans ces moments, la médecine du travail joue un rôle crucial, même si ses décisions peuvent être difficiles à accepter dans un premier temps. Son rôle est avant tout protecteur et vise à orienter vers des solutions adaptées.

L’importance d’un écosystème bienveillant

« Seule, on ne peut pas s’en sortir ! La SAMETH [Cap emploi], l’AGEFIPH, la médecine du travail et la Banque de Savoie ont formé une équipe soudée pour m’accompagner. Des aménagements d’horaires au matériel adapté, en passant par la formation pour mon nouveau poste – chaque aide a été précieuse. Face à l’inconnu d’un nouveau métier et d’un nouvel environnement, cet écosystème bienveillant a fait toute la différence. »

En France, un réseau d’acteurs spécialisés travaille en synergie pour accompagner les personnes en situation de handicap dans leur vie professionnelle. Cap emploi (anciennement SAMETH) accompagne dans le maintien dans l’emploi, tandis que l’AGEFIPH peut financer des aménagements et des formations. Cette coordination est essentielle pour construire des solutions durables, comme en témoigne le parcours de Catherine.

La RQTH, accepter pour avancer

« La RQTH n’est pas une stigmatisation, même si elle nous confronte à des réalités qu’on préférerait ignorer. J’ai compris qu’être en situation de handicap ne signifie pas être diminué, mais simplement faire les choses différemment. Cette acceptation, bien que difficile, devient un véritable tournant : c’est la clé qui ouvre toutes les portes vers des solutions concrètes et des aménagements. »

La RQTH est une reconnaissance administrative qui permet d’accéder à de nombreux dispositifs d’aide. Elle peut être temporaire ou permanente selon les situations. Ce statut ouvre des droits concrets : aménagements de poste, formations spécifiques, mais aussi des jours d’absence autorisés pour les rendez-vous médicaux liés au renouvellement du dossier.

Les défis invisibles

« Le handicap invisible nous expose aux préjugés et aux paroles qui peuvent miner une confiance déjà fragilisée. Il faut apprendre à s’affirmer, à dire non, à demander de l’aide – un apprentissage quotidien qui demande patience et courage. Les mentalités évoluent, notamment grâce à l’accord handicap qui sensibilise les équipes, mais le chemin est encore long pour créer un environnement vraiment compréhensif, où chacun peut évoluer sans crainte du jugement. »

80% des handicaps sont invisibles[1], ce qui rend la sensibilisation des équipes d’autant plus importante. Les troubles musculo-squelettiques représentant une part importante des handicaps en entreprise. L’accord handicap signé par la Banque de Savoie prévoit des actions de sensibilisation pour faire évoluer les regards et créer un environnement de travail plus inclusif.

Un accompagnement personnalisé

« Aujourd’hui, les référents handicap de la Banque de Savoie centralisent toutes les démarches et nous guident. L’accord handicap est une grande avancée qui a mis fin au parcours du combattant. Les solutions sont multiples : aménagements d’horaires, rapprochement géographique, formations spécifiques, accompagnement ergonomique… Avoir un employeur attentif et engagé sur ces questions fait toute la différence dans notre parcours. »

L’accord handicap de la Banque de Savoie, signé en novembre 2022, marque un tournant dans l’accompagnement des collaborateurs. Il prévoit notamment des référents dédiés qui simplifient considérablement les démarches administratives. Les solutions proposées vont bien au-delà du simple aménagement matériel : temps partiel thérapeutique, formation professionnelle, ou encore rapprochement géographique font partie des possibilités offertes.

Un message d’espoir

« La communication reste la clé : parler de ma situation de handicap aujourd’hui, c’est espérer offrir une perspective à d’autres. Ne restez pas en souffrance au travail, la vulnérabilité n’est pas une faiblesse. Voyez la RQTH comme une opportunité d’améliorer votre quotidien. Si vous faites un premier pas, vous ne serez plus seul – avec le bon accompagnement, chaque défi peut se transformer en opportunité. »

Le témoignage de Catherine s’inscrit dans une démarche plus large de sensibilisation au handicap en entreprise. La SEEPH est l’occasion de rappeler que 85% des handicaps surviennent au cours de la vie[2]. Face à ces situations, plus la prise en charge est précoce, plus les solutions mises en place seront efficaces. Les référents handicap de la Banque de Savoie sont là pour accompagner les collaborateurs dès les premiers signes de difficulté.


[1] FIPHFP, 2023

[2] Secrétariat d’État chargé des Personnes handicapées, 2021

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