Fabrice Aurejac : « Apreski Homestyle, c’est le plaisir du ski à l’intérieur »
Dans son atelier de Vallières, près d’Annecy, Fabrice Aurejac dessine et fabrique luminaires, fauteuils, tables et bancs inspirés par le ski depuis près de deux ans. Une reconversion réussie pour ce tout jeune ébéniste qui fut moniteur d’auto-école pendant vingt ans !
Né dans l’Aveyron, Fabrice est installé à Annecy depuis plus de vingt ans. Il a découvert ici les sensations incomparables des sports de glisse. Une expérience forte, qu’il retrouve chaque été dans les Landes sur les vagues de l’océan !
« Dans les boutiques de plage, je voyais des vendeurs assis sur des planches de surf transformées en bancs de fortune. L’idée de faire des meubles avec des skis m’est venue comme ça ! Pendant deux ou trois ans, j’ai bricolé dans mon garage pour m’amuser. Je n’étais pas le premier, bien sûr, mais j’ai voulu aller plus loin. »
Du bricolage à l’artisanat
A l’origine, Fabrice Aurejac récupère vieux skis et snowboards usés pour leur donner une seconde vie. Ses prototypes, rustiques et esthétiques, plaisent à son entourage, mais la finition et les matériaux utilisés pour ces premières créations ne répondent pas à ses exigences de qualité.
« Il y a deux ans, j’ai passé un CAP d’ébéniste pour développer une vraie gamme et changer de métier. Avec une meilleure connaissance des essences de bois et des techniques d’ébénisterie, j’ai pu lancer ma propre marque de mobilier, Apreski Homestyle, en 2018. »
Avec un dossier composé de six skis vissés, une assise inclinée et de larges accoudoirs, Fabrice a notamment revisité la chaise Adirondack conçue par Thomas Lee en 1903 et très largement popularisée aux USA et en Europe depuis un siècle.
Du garage à l’atelier
Aujourd’hui, Fabrice partage l’atelier de son école d’ébénisterie avec trois autres jeunes diplômés. Il fabrique lui-même ses éléments de décor. « Ce sont de vrais skis (sans carres) conçus avec différentes essences de bois comme le chêne, le frêne et des bois exotiques comme le sapelli qui résiste bien à l’extérieur. »
Dans un moule, il empile, presse et colle plusieurs couches de placage. Si la forme donnée reste celle d’un ski ou d’un snowboard, les couleurs et les aspects varient.
« Je joue sur les incrustations, la marqueterie, j’ajoute parfois des bandes de couleurs. L’ensemble est vernis mat ou passé à l’huile, pour rendre hommage à la matière première. »
Clientèle locale, voire plus si affinités
Tout naturellement, les objets imaginés par Fabrice ont séduit les boutiques de décoration de Méribel, Châtel, Saint-Gervais. Les hôteliers, décorateurs et architectes d’intérieur de la région ont imposé ses lignes dans les salons ou sur les balcons des chalets.
« Mes clients ont apprécié la thématique et la note d’humour d’Apreski. On accroche sa doudoune sur un porte-manteau snow-board, on ouvre sa bouteille avec un décapsuleur magnétique (caché dans un ski avec un aimant qui retient la capsule), on éclaire le salon avec un luminaire-ski équipé d’un ruban de led, posé contre le mur ou muni d’un socle. On s’assoit dans un fauteuil avec un dossier à spatules et on pose son verre sur une table basse-snowboard. Bien sûr je peux compléter le mobilier d’un logement avec des éléments sans spatules si mes clients ne choisissent qu’un seul objet clin d’œil. Le life style détendu et sportif est très typé montagne, mais il peut aussi s’inviter à Paris ou à Lyon chez les amoureux des sports d’hiver ! »
Le développement : une question de confiance, et de temps
Après quelques mois de travail intense, la ténacité de Fabrice a porté ses fruits :
« Avec le recul, je constate que mes réalisations fonctionnent bien : j’ai de très bons retours sur leur usage et toute ma gamme est personnalisable. Avec cette flexibilité, j’espère doubler mes commandes dans les mois à venir. »
Pour se faire connaître, l’ébéniste de Vallières compte sur le bouche à oreille et sur le « Rezo des Fondus », un réseau social au service des professionnels de Haute-Savoie auquel il adhère. Avec humilité, il avoue que la publicité n’est pas son fort :
« Je préfère me consacrer à la création. Depuis que je suis entrepreneur, je cogite beaucoup, je travaille énormément à l’atelier. Cette aventure incroyable ne me laisse qu’un seul regret : je n’ai (presque) plus le temps de monter sur les planches ! »